Pour une agriculture de bon sens
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- Catégorie : sujets d'actualités
Notre association ne peut que s’associer au refus de la Confédération Paysanne de participer aux opérations « coup de poing » des autres syndicats agricoles ( FNSEA….) qui affirment avoir l’opinion publique avec eux. Comment des travailleurs en vacances peuvent accepter d’être pris en otage dans ces blocages de routes ? Comment des travailleurs du tourisme (chambres d’hôtes dont le revenu est complémentaire de certains manifestants, restaurateurs, hôteliers…) peuvent accepter ce manque à gagner ? Comment des Français sous le seuil de pauvreté peuvent accepter ce déballage de nourriture sur le bitume ?
Ces paysans combattent la politique que leurs dirigeants, Xavier Beulin en tête (bien placé dans la distribution, il doit ménager chèvre et chou puisqu’il est à la tête d’un empire de 7 milliard d’€ de CA) ont mis sur pied. Ils veulent que le Français achète français mais demandent l’exportation de leurs produits ; avoir le beurre, l’argent du beurre et…. , c’est le rêve des enfants gâtés et des lobbyistes . Ils vantent la qualité de leur production mais veulent suivre l’exemple des Allemands avec ces usines de 1000 vaches et plus , des Brésiliens avec des fermes de 50 000 ha. N’oublions pas que tous ces exemples ne peuvent fonctionner qu’avec des bas coût sociaux, ce qui est heureusement impossible chez nous.
Pourtant des solutions existent. Des André POCHON, des Raoul LEMAIRE, des Claude AUBERT des Pierre RABHI, des Claude HINARD ont ouvert la voie. Préférer l’herbe et le feuillu au soja transgénique et au mais ensilé (le système digestif bovin est mieux adapté aux 20 kg d’herbe qu’aux 3-4 kg de céréales) , c’est préférer la qualité à la quantité et pour un prix abordable car il en découle un prix de revient inférieur et une valeur ajoutée supérieure (moins de transport, moins de mécanisation et surtout la vente par circuit court et ce, impérativement au niveau mondial). D’aucuns diront qu’avec ce modèle, on ne pourra pas nourrir le monde ; c’est méconnaitre le principe de ce circuit court. Nos gouvernants ont voulu une agriculture intensive pour nourrir à pas cher mais c’’est un non sens de vouloir produire une protéine animale avec 7 protéines végétales. Il est préférable de manger une viande de qualité et en moindre quantité. Les nutritionnistes conseillent 120 g, 2 à 3 fois par semaine au lieu des 250 g journaliers habituels qu’on peut voir dans certaines assiettes.. Ingérer 60 à 80 kg de viande par an comme le fait le Français, c’est aller au devant des problèmes de santé ; les études prouvent que c’est une des causes de l’émergence des maladies dégénératives. Tout est une question d’équilibre : certains acides aminés d’origine animale sont indispensables à l’être humain (contrairement à ce qu’avancent les adeptes du végétalisme); le fer d’origine animale, dit héminique, est plus assimilable que le fer d’origine végétale. Enfin n’oublions pas que le tiers de la production agricole mondiale va à la poubelle. Pour la petite histoire, c’est aussi la même proportion qu’est rejetée, sur l’estran , la production conchylicole de la baie du Mont St Michel soit le tiers des moules produites dans l’année car trop petites pour le cahier des charges de l’A.O.P alors que la filière pizza est demanderesse. Quel gaspillage !!!!!
Serge Monrocq