Protection Environnement Rance Frémur

Agrément préfectoral départements 22-35

Bonnets rouges (article Serge Monrocq)

                              Le déclin de l’économie bretonne

 

On y arrive dans le mur avec cette production intensive impulsée dans les années 60 par nos politiques et propulsée par l’appât du gain des lobbies. L’harmonisation de notre vieille Europe est loin de se pointer à l’horizon. La France se fait un honneur d’essayer d’en respecter ses décrets sur la pollution mais comme certains pays ne jouent pas le jeu, le déséquilibre engendré décourage les bonnes volontés. Il en est  de même pour le social. La compétitivité ne peut se faire si les règles ne sont pas les mêmes. Une Allemagne sans SMIC sera avantagée. Le faible résultat des différents programmes pour dépolluer notre eau ( 54 milliards d’€ *) , n’encourage pas une continuité volontaire. Et on remet au lendemain…. La maison brûle et on regarde ailleurs.

Il faut freiner ce productivisme ; ce n’est plus tenable de produire la moitié de la production porcine française,  40 % des œufs ; on marche sur la tête ; il faut revenir au bon sens : une agriculture plus orientée vers le durable, les circuits courts, le bio. Ses balbutiements devraient être encouragée mais la PAC ne veut pas renverser la vapeur : trop d’intérêts en jeu. Avec la crise, on aurait pu penser que nos dirigeants auraient compris : illusion, langue de bois, le politiquement correct ; on tourne en rond et le chien continue à se mordre la queue. Pourtant, dès les années 90, des sonnettes d’alarmes étaient déjà tirées par l’OMC : la politique agricole bretonne ( basée sur le volume et marges restreintes)   se retrouvait concurrencée par la latino-américaine.

 Les bonnets rouges sont manipulés par les patrons et quelques syndicats musclés qui incitent à casser, ce qui attire l’attention. La manifestation de Carhaix  était organisée par des gens plus responsables et plus respectueux.

Les médias ont mis plein feu sur celle de Quimper qui ne reflète pas l’état d’âme des bretons. Eux, ils aiment leur travail et veulent le conserver. Ils aiment leur Bretagne et sont malheureux de la voir polluée. L’employé des usines agroalimentaires ne veut pas payer pour son patron qui s’en est mis plein les poches à une période et qui veut le virer à cause d’une crise dont il n’est pas à l’origine. Le paysan n’a fait que suivre les conseils de ceux qui sont censés savoir ; maintenant ils lui disent le contraire de ce qu’ils lui demandaient les décennies précédentes; il s’est endetté et ne comprend pas cette virevolte. On lui achète moins cher son litre de lait qu’il ne paie sa bouteille d’eau. Certains, déboussolés, pourraient commettre l’irréparable. Alors, il ne faut pas s’étonner de certaines de leurs réactions. Le Breton n’est pas  responsable de cette mauvaise gestion, qu’elle soit politique ou industrielle. C’est un travailleur mais il est fier et il se révolte s’il est dupé.

 

 

                                                                                                                      Serge Monrocq

(Pt Protection Environnement Rance Frémur)

 

* étude estimative du Ministère de l’Ecologie, chiffre annoncé par le président du CC des Côtes d’Armor  dans le magazine départemental  décembre 2011, j’en suis tombé sur le séant)

 

 

 

 

 

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